Zones d’Accélération des Energies Renouvelables : les ENR au pas de charge
La loi « d’accélération » de la production d’énergies renouvelables, dont nous avions déjà parlé en mars, accélère pour de bon. Le Préfet de la Corrèze a écrit aux collectivités locales en juillet dernier pour leur demander de définir, après « concertation des habitants[1] » (sic) les zones qui seront consacrées au développement des énergies renouvelables (réduites dans son courrier au photovoltaïque, à la méthanisation et à l’éolien) sur leur territoire. Et ce dès avant la fin de l’année!
Ce processus à la hussard passe par plusieurs étapes – définition des zones et cartographie sur un outil imposé par l’Etat complexe à manier, consultation publique, cohérence avec les projets intercommunaux, validation par le conseil municipal – concentrées dans un délai très court (3 novembre initialement, 31 décembre à ce jour). Heureusement que le Préfet a désigné un RPU (Référent Préfectoral Unique, et non « Résumé de Passage aux Urgences » pour faire du mauvais esprit) pour les seconder !
Il est tentant – nous le sommes en tout cas – de regarder cette précipitation comme un moyen pour l’Etat de se défausser sur les communes et de diviser pour imposer ses vues. Car comment demander aux petites communes, qui ne disposent pas de spécialistes, d’effectuer un tel travail de cartographie raisonnée ? Comment ne pas imaginer les zizanies locales qu’une telle conduite à marche forcée va provoquer ? Comment ne pas s’inquiéter de voir le Comité Régional de l’Energie consulté en dernier ? En tout cas, pauvres élus, pauvres conseils municipaux !
Notre association ne pouvant pas être représentée dans toutes les communes du Massif, nous demandons donc instamment à nos lecteurs et adhérents d’interroger leur mairie sur l’avancement de cette carte des implantations favorables, d’être vigilants lors des phases de concertation avec les habitants et de nous tenir informés.
[1] La formule n’est pas correcte : concertation avec les habitants, consultation des habitants.